HISTOIRE DU DESIR D’UN JE NE SAIS QUOI D’IMMENSE ET D’INFIME
Le 2 avril 2006, jour anniversaire de la mort de stanislas Paul Breton
A Stanislas-Paul Breton †, mon vieil homme préféré,
guide dans mes questions
et dans l’abandon de quelques unes,
vers le non savoir qui précède tout savoir,
A mon bien aimé compagnon d’aventure,
Henri-Jacques,
A Bernard Feillet,
A ceux qui vivent avec Saint Jean de la Croix,
Aux Passionnistes et aux passionnés,
A ceux qui disent la prière à Jésus
A mes amis qui dans l’exercice de la douce distance
m’ont aidé à ne jamais me perdre pour toute la beauté
I
Toi l’Immense
Verbe
Parole éternelle
En qui tout devenir se déploie
De Bonté continuée
Tu t’es fait tout petit
l’Infime
En Jésus, InfanS
II
Toi l’Ineffable
Toi l’immense
Tu te fais tout petit
Infans
Toi Parole éternelle
Tu te fais Infans
Qui mime le tourment de l’ineffable
Ineffable tourment
Et tu nous donnes de parler
De ce dont on ne peut parler :
L’Immense, l’Infime
L’Ineffable
De parler, blasphème
De parler, pardon
De ne pas parler, pardon
A toi Ineffable Parole, Immense
Parole Infans Jésus
Infime
Se taire et dire ton nom
III
Tout petit, Infans
Né de ventre de mère
Et de vouloir de père
Toi l’Infime
Toi tout petit Jésus
IV
Couché dans une crèche
d’où tu nous tends les bras
Jésus Infans
Gémissant et pleurant des larmes de détresse
En échange de divine allégresse
Noces de divin et d’humain
Festin sacré d’Immense et d’Infime
V
De la crèche à la croix
Où tu étends les bras
Et ton corps tout entier
Cloué à trois endroits
De cinq plaies blessé
O Christ crucifié
Verbe en croix
Supplicié
Tel un infâme
Entre deux anonymes
Moins que Rien
D’avoir tenu Parole
Te voici condamné
Visage d’un voile masqué
Dévisagé
Battu et écorché
Méprisé
Injurié
Outragé et nié
Affublé comme roi de carnaval
Sans forme ni figure
Christ bouffon
Mort
Parole qui meurt de s’être dite absolument
Mort
Cadavre prêt à te disperser
Cendres
Néant de Rien ô Bien Aimé,
Mon mal Aimé
VI
Et plus petit encore
Pain et vin déguisé
Presque rien
Infime
Et pourtant
Corps de gloire de présence mystique
Toi l’Immense
VII
Et plus petit encore et encore plus petit
Toi l’Infime
Brise de légèreté
Baiser qui nous visite
Solitaire et unique
Ravissant le non-être
De tendresse continuée
Eclat de toute brillance
Eclair dans toute nuit
Inutile beauté
Dans l’ombre entraperçue
A l’intime de moi-même
Intérieur de misère
Dont tu fais
Pour le Verbe y naissant
Le château de mon âme
Toi l’Infime Immense
VIII
Et tellement plus petit
Disparu dans les autres
Toi Immense Toi Infime
Toi le Dieu comédien
De divine comédie
En moi tu demeures
Toi l’Infime
En vous je demeure
Vers vous m’attirez
Immensité trine
Trois au-delà du chiffre
Un au-delà de l’Un